Tourisme au Burkina Faso : La région des cascades, un nid de sites touristiques

Publié le lundi 24 juillet 2017 à 01h12min

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Tourisme au Burkina Faso : La région des cascades, un nid de sites touristiques

Des pics de Sindou (distingué meilleur site touristique en 2016 de la région des Cascades), en passant par le lac de Tengrela, les falaises de Fafaso, le village troglodyte de Niansogoni, les dômes de Fabédougou, les Cascades de Karfiguela, pour ne citer que ceux-là, la région des Cascades est l’une des régions les plus riches en sites touristiques. Dans le cadre de la 2e édition des trésors du Faso qui s’est déroulée les 20 et 21 juillet 2017 dans cette région, une délégation du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme conduite par le ministre a pris du plaisir à visiter quelques-uns de ces sites.

Le village troglodyte de Niansogoni, les dômes de Fabédougou, et les Cascades de Karfiguela sont les trois sites touristiques qui ont reçu la visite des premiers responsables du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme et des journalistes les 20 et 21 juillet passés. C’est en effet l’une des deux étapes importantes des trésors du Faso en plus de la nuit de récompense des acteurs culturels : la visite de sites touristiques. La deuxième édition de cet évènement culturel a tenu toutes ses promesses dans la région des Cascades.

Jeudi 20 juillet, il est 16h quand la mission conduite par le ministre Tahirou Barry fait son pied à terre à Niansogoni, village situé à quelque 40 kilomètres de Sindou, chef-lieu de la province de la Léraba (535 kms de Ouagadougou). La destination visée est atteinte : Niansogoni où se trouve le village troglodyte, premier site touristique visité par les touristes du jour.

Petit village semi-troglodyte, perché en haut d’une falaise, le village de Niansogoni servit de refuge à une communauté menacée par la guerre. Niansogoni en Sénoufo signifie « entre les collines ».

Après les salutations d’usage des sages du village, le guide touristique et le ministre tous deux munis d’un ‘’bâton de pèlerin’’ donnèrent sans protocole le ton de la montée. 20mns de grimpée et certains éléments à bout de souffle ont déjà jeté l’éponge. Et même les plus résistants sont obligés de respirer par la bouche, la respiration nasale ne permettant plus d’emmagasiner assez d’oxygène. Même les forces de sécurité formées pour résister à tout pantèlent. Le sommet (500m d’altitude) ne sera pas atteint ; faute de temps puisqu’il fallait rejoindre la place du grand marché de Sindou le même soir avant 20h pour la grande nuit de récompense des acteurs culturels de la région.

Après plus d’une demi-heure (35 mn) d’escalade entrecoupée de petites pauses pour réalimenter les poumons en oxygène, nous voilà à une altitude de 450 m où se trouvent les objets les plus frappants et les plus émerveillants de ce site : jarres, greniers en forme ogivale spectaculairement décorés. Ouf ! Enfin ! soupiraient certains. C’est la fin du calvaire, un calvaire pourtant bien voulu au départ. La respiration est cadencée par les battements des poumons. Sur les visages illuminés de sueur, se lit la fatigue. Talons, chevilles, genoux, toutes les articulations, tous les membres, bref tout le corps respire et transpire la sueur directement absorbée par les pantalons et chemises. Le ministre s’essuie le visage avec du coton hygiénique communément appelé ‘’lotus’’ qui est vite imbibé de sueur.

Une, deux minutes de pause, et Tahirou Barry peut enfin se confier à la presse à chaud. « C’est une grande joie d’être sur ces lieux. Je pense que nous sommes là sur l’un des meilleurs sites touristiques du Burkina Faso, le village troglodyte de Niansogoni, c’est un cadre idéal pour avoir une vue magnifique sur la nature, c’est un espace de détente, un espace de repos, de loisir, de réflexion, de spiritualité. Et je crois que s’il y a un site touristique à visiter, ce site ne devrait pas être occulté », a-t-il affirmé avant de souligner que ce site a été agréé comme le meilleur site touristique de la région des Cascades.

« Le ministère dans sa politique de valorisation et d’aménagement des sites touristiques a entrepris en projet une étude architecturale et à l’issue de cette étude, naturellement un certain nombre d’actions seront menées pour améliorer les rampes d’accès. Vous avez vu comment la montée a été éprouvante et les plus faibles n’ont pas pu continuer la chevauchée. Il nous appartient donc de faciliter l’accès et lorsque ces dispositions seront prises ce site va contribuer activement à la rentrée des revenus pour les populations », a poursuivi Tahirou Barry.

Selon le site d‘information www.burkinatourism.com, « l’habitat troglodyte était habité par les « wara », ethnie apparentée au groupe Sénoufo. Le terme « wara » en dioula désigne « les panthères » expression qui leur aurait été donnée par les guerriers samoriens lors des guerres tribales qui ensanglantèrent la région. Les derniers habitants de Niansoroni à abandonner le site et à s’installer dans la plaine, le firent en 1980. Ceci explique le bon état général de ces habitats troglodytes et la présence d’un mobilier archéologique très riche : jarres, greniers de forme ogivale superbement décorés, divers ustensiles et outillages (lames de houe, marmites, des cors en fer…) ».

A quand remonte l’existence de ce site ? Le guide Traoré Baba Richard répond : « Rien n’est daté mais souvent nous les guides on dit aux gens que c’est au 19e siècle quand il eut les guerres tribales, ça servit de lieu de refuge aux gens ». Ce site est d’une importance capitale pour les populations du village. A en croire monsieur Traoré, les retombées du site auraient permis de construire une maternité, des forages à l’école, la bibliothèque. « Notre rêve c’est que les générations à venir puissent œuvrer pour garder ce site pour le développement du village surtout pour le peuple Wara », nous a-t-il confié tout en soulignant que les vieux du village n’étaient pas d’accord au départ pour ériger ce lieu en site touristique.

« Ils ont plusieurs fois fait des sacrifices pour consulter les ancêtres voir s’ils étaient d’accord. Ils ont marqué leur accord », a-t-il expliqué. Mais malgré tout, ce site est divisé en deux par un fil rouge : une partie est destinée au tourisme et l’autre partie reste inaccessible et gardée comme patrimoine culturel. « Les vieux font les sacrifices deux fois par an. Au début de la saison pluvieuse pour demander la santé, la paix et une bonne saison et après les récoltes, ils montent encore pour venir remercier et ce sont les vieux de 60 à 65 ans », précise-t-il.

Une fois les interviews finies, place à l’admiration des objets archéologiques sous des crépitement de flash des appareils photos pour immortaliser le passage sur ce site. Pas question de repartir bredouille, surtout après avoir agonisé pour monter. Quelques photos souvenirs et c’est la descende, laquelle fut naturellement plus rapide, puisque la pente est maintenant glissante.

Il est 17h 30mn. 25mn plus tard nous regagnons le sol. Et c’est l’embarquement pressé pour Sindou pour la nuit des trésors du Faso, nuit au cours de laquelle 13 trophées ont été décernés aux acteurs culturels de la région. Après trois heures et demie qu’a duré la cérémonie de récompense, nous rejoignons à 2h du matin (puisque nous sommes déjà le vendredi 21 juillet) les hôtels à Banfora pour négocier quelques heures de sommeil avant de poursuivre la visite des sites touristiques.

08h, le cap est mis sur les Dômes de Fabédougou dans la province de la Comoé mais cette fois-ci sans le ministre. Fabédougou compte plus de 920 habitants. Situés à une quinzaine de kilomètres de Banfora, les Dômes de Fabédougou sont de véritables formations rocheuses en grès à l’aspect érodé de plus de 50m de hauteur. C’est un site touristique naturel. Il est possible de s’y rendre soit par le haut des cascades après une vingtaine de minutes de marche. On y accède également par le bas des cascades après trois kilomètres de balade au milieu des champs de cannes à sucre.

La dernière étape de la visite fut celle des Cascades de Karfiguela encore appelées cascades de Banfora. C’est une série de chutes naturelles d’eau le long du fleuve Comoé au sud-ouest du Burkina Faso. Elles sont situées à environ 12 km au nord-ouest de Banfora et constituent l’un des sites touristiques les plus importants au Burkina Faso. La région des Cascades tire son nom de ces cascades.

Ce site touristique très fréquenté est de plus de plus transformé par les touristes en dépotoir d’ordures. Un peu partout le long du site on observe çà et là des sachets plastiques et même des tas d’ordures malgré les poubelles déposées à cet effet. Des comportements que chaque touriste devra bannir de ses habitudes afin de garder le site propre, accueillant et surtout agréable à visiter.

Maxime Jean-Eudes BAMBARA (stagiaire)
Lefaso.net

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