Libre circulation des personnes et des biens : Bientôt une réalité entre le Burkina, la Côte d’Ivoire et le Mali

Publié le lundi 16 mai 2016 à 01h30min

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Libre circulation des personnes et des biens : Bientôt une réalité entre le Burkina, la Côte d’Ivoire et le Mali

L’espace transfrontalier entre le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali dénommé SKBo (Sikasso- Korogho-Bobo-Dioulasso) dispose depuis ce vendredi 13 mai, de nouveaux accords de coopération transfrontalière. Ces accords ont été signés entre acteurs de la société civile et également entre 11 radios locales au terme d’un atelier tenu du 9 au 13 mai à Banfora dans la région des Cascades, à l’initiative de Laboratoire Citoyennetés.

La libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO n’est véritablement pas une réalité pour les populations. L’intégration sous-régionale reste encore une bataille que le Laboratoire Citoyennetés entend gagner à travers la 3ème phase de son programme Action publique et citoyennetés (APC3). Lancé en 2014, ce programme a l’ambition d’accompagner et de renforcer des initiatives de coopération transfrontalière à travers la formalisation d’accords entre les différentes catégories d’acteurs.

L’atelier de Banfora, qui a réuni une trentaine d’acteurs de la société civile et des journalistes, s’inscrivait donc dans cette volonté de contribuer à l’amélioration de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO/UEMOA. Ce programme, fait remarquer Boureima Ouédraogo, chargé de communication et d’animation de réseaux audit Laboratoire, s’appuie sur les espaces traditionnels de collaboration entre les peuples qui existent déjà.

« Pour ce qui concerne le Mali, le Burkina et la Côte d’Ivoire, on a l’espace SKBo dont les populations entretiennent de longues dates une tradition de vivre ensemble que les frontières héritées de la colonisation n’a pas réussi à remettre en cause », précise-t-il. Malheureusement, estime M. Ouédraogo, la dynamique institutionnelle semble visiblement en retard par rapport aux dynamiques socioculturelles.

Des accords pour que la libre circulation des personnes et des biens soit une réalité

Pendant cinq jours d’échanges, la trentaine de participants ont pu identifier un certain nombre d’initiatives et d’acteurs qui existaient déjà. « Il s’agit pour nous de voir comment on peut accompagner ces initiatives porteuses qui permettent aux acteurs de travailler sur le terrain pour améliorer la libre circulation des biens et des personnes, à mobiliser davantage des acteurs de la société civile et des radios locales, mais également des collectivités territoriales pour la promotion d’une intégration de proximité », souligne Boureima Ouédraogo.

Un comité de veille citoyenne pour interpeller

Les accords signés ce vendredi 13 mai à la fin de l’atelier portent sur plusieurs axes de travail. L’on peut retenir entre autres, la mise en place d’un « Comité de veille citoyenne et d’interpellation sur la libre circulation des biens et des personnes ». A travers ce comité, souligne M. Ouédraogo, les acteurs vont développer un certain nombre d’activités de plaidoyer, d’information, de communication et de sensibilisation dans les trois pays. Par exemple, une émission produite sur l’intégration sous-régionale au Burkina peut être diffusée sur les antennes d’une radio en Côte d’Ivoire ou au Mali.

En clair, l’objectif de ces accords est de créer une synergie d’actions entre les parties prenantes à l’effet de favoriser une meilleure promotion de la libre circulation des personnes et des biens, de mieux documenter et dénoncer les pratiques anormales. Pour le secrétaire général représentant le haut-commissaire de la province de la Comoé, ces accords devraient permettre de contribuer significativement à l’éducation des populations de l’espace transfrontalier, tout en renforçant la cohabitation pacifique des communautés.

Il a exhorté les signataires à œuvrer à une large mobilisation des organisations de la société civile des six régions dans les 3 pays (Sikasso au Mali, Tchologo, Poro et Bagouè en Côte d’Ivoire, enfin les Cascades et les Hauts-Bassins au Burkina Faso) composant l’espace SKabo, autour de la problématique de la libre circulation des personnes et des biens.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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