Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

Publié le mardi 5 mai 2015 à 17h50min

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Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

Le lycée de Sindou, chef-lieu de la Province de la Léraba dans la région des Cascades a changé de nom. De « Lycée Provincial de la Léraba », il s’appelle désormais « Lycée Provincial Dr Seydoux Traoré », près d’un quart de siècle après sa mort (le Dr Seydou est décédé le 23 juillet 1992). La cérémonie a été placée sous le parrainage du Ouidi Naaba Karfo, Premier Ministre du Mogho Naaba Baongho et ami du Dr Seydoux Traoré depuis les années 1964-1965. La cérémonie a été présidée par le Secrétaire général de la Léraba, en présence du Directeur Régional du ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur des Cascades et de nombreux vétérinaires. L’épouse de Seydoux, Barakissa Traoré était présente avec deux de ses enfants. C’était le samedi 2 mai 2015.

« La mort engloutit l’homme, mais elle n’engloutit pas son nom, ni sa réputation ». C’est par cette citation que le Dr Amidou Coulibaly, représentant des amis du Dr Seydoux Traoré a introduit son message. Pour ses amis, le défunt mérite bien cette reconnaissance et cet hommage posthumes à lui rendus.

Des témoignages, il y en a eu

Selon le Dr Amidou Coulibaly, Seydoux a initié ou accompagné plusieurs réalisations qui font partie aujourd’hui du quotidien de la ville de Sindou. Et de citer l’installation de la poste et des télécommunications, le premier lotissement de Sindou, l’ouverture de la Circonscription d’Education de Base, la rédaction de la monographie justificative pour la création de la province de la Léraba en 1986 (même si la province ne sera créée officiellement qu’après sa mort) ; mais aussi et surtout l’ouverture du premier dépôt pharmaceutique qui contribua à sauver de nombreuses vies humaines en son temps. Le lycée à la construction duquel il a consacré en tant que coordonnateur du projet ses dernières énergies est sa dernière grande œuvre. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, il est heureux que ce lycée porte aujourd’hui son nom. La première promotion de l’établissement (1980-1993) fut d’ailleurs baptisée « Promotion Dr Seydoux Traoré), le 3 juillet 1993 en présence d’autorités dont le ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique.Retour ligne automatique
Pour le Dr Roger Moussa Tall, le Dr Seydoux fut un homme engagé mais très discret. Il était partisan des actions menées en organisation pour la défense d’une cause commune. Ce constat, le Dr Tall dit l’avoir fait à l’AEVF (Association des Etudiants Voltaïques en France), au SYNTSHA (Syndicat des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale), et à l’ANVV (Association Nationale des Vétérinaires Voltaïques).Retour ligne automatique
Pour Kalifou Traoré, le Dr Seydoux Traoré fut à la Léraba et au Burkina Faso ce que fut Colbert à la France de Louis XVI au XVIIe siècle, le bœuf à labour infatigable, intrépide, intelligent.Retour ligne automatique
Enfin, le Ouidi Naaba Karfo s’est exprimé en ces termes : « Je suis ici en souvenir de ces moments fraternels que nous avons passés ensembles et je remercie encore tous ceux et toutes celles qui ont pensé à moi pour parrainer un tel événement : sacraliser le nom de mon ami en baptisant le premier établissement secondaire de sa ville natale du nom de Lycée Provincial Dr Seydoux Traoré. Au fait, comment les chemins de ces deux jeunes voltaïques se sont croisés dans les années 1950 ?Retour ligne automatique
« Admis au Certificat d’Etudes Primaires Elémentaire (CEPE) et à l’Entrée en Sixième, lui à Bobo-Dioulasso et moi à Zorgho dans le Ganzourgou profond de l’époque, nous sommes respectivement inscrits au lycée Terrasson de Fougères de Bamako (Soudan Français) et au lycée Van Vollenhoven de Dakar (Sénégal). Ainsi, après avoir réussi brillamment au Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) en 1954, il obtint une bourse pour continuer ses études en France. Là, il décrocha le baccalauréat série Sciences expérimentales (aujourd’hui série D) et entreprit des études vétérinaires à Véto Lyon. Pendant ce temps, moi qui étais à Dakar, je réussissais également au baccalauréat de la même série et m’envolais pour Montpellier où j’étais inscrit à la Faculté de Médecine et de Chirurgie dentaire. C’est tout naturellement que nous avons fait connaissance à Paris lors du congrès annuel des étudiants voltaïques en France. Le Dr Traoré était le Directeur élu du Comité de gestion de la Maison des Etudiants Voltaïques, 3 rue Gérando (Paris 9). Très tôt donc, comme vous pouvez le constater, notre ami a su se mettre au service de ses camarades », a raconté le Ouidi Naba Karfo avant d’ajouter : « Nos relations se sont fortifiées lors de notre retour au pays où nous nous sommes retrouvés en 1964 à Bobo-Dioulasso…Ensemble de la délégation de Bobo-Dioulasso, nous avons été membres fondateurs du Syndicat National des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale (SYNTSHA) », etc.

Mais qui était le Docteur Seydoux Traoré ?

Né le 18 février 1936 à Bobo-Dioulasso, Seydoux Traoré a fréquenté l’école Primaire Publique de Sindou de 1944 à 1950, où il a obtenu le CEPE et est reçu 1er de Haute volta au concours d’Entrée en Sixième. Le lycée Terrasson de Fougère de Bamako l’a accueilli de 1950 à 1954. Là, il est admis 1er du Soudan Français au BEPC et a obtenu une bourse pour aller étudier en France, d’où il est revenu avec le diplôme de Docteur Vétérinaire.

Le Dr Seydoux Traoré a été Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales de Haute Volta d’avril 1967 à février 1971. Il est :Retour ligne manuel
 Officier de l’Ordre National du Burkina Faso ;Retour ligne manuel
 Officier de l’Ordre National de la République de Guinée-Conakry ;Retour ligne manuel
 Officier de la Légion d’Honneur de la République française ;Retour ligne automatique
Commandeur Promérite du Sérénissime Ordre Militaire de Sainte Marie Glorieuse de

la Principauté de Monaco.

Des conseils, les Anciens en ont donné aux élèves du lycée Provincial Dr Seydoux Traoré. Amidou Coulibaly les a invités en ces termes : « comme celui dont votre établissement porte désormais le prestigieux nom ; que le travail, le travail bien fait en temps opportun soit votre credo ; travaillez toujours et toujours, sans relâche avec méthode et précision. Au bout du travail bien fait, il y a la satisfaction, le plaisir et surtout le succès ». Kalifou Traoré les a invités à être combattifs, travailleurs, respectueux des valeurs morales et des règlements intérieurs de leur grand lycée afin de faire de cet établissement un modèle prestigieux digne du nom de baptême qui vient d’être consacré. Le parrain, le Ouidi Naaba, a affirmé que les élèves du lycée Dr Seydoux Traoré doivent œuvrer, à l’image de celui dont l’établissement porte le nom, à être des modèles de réussite scolaire, de rectitude morale e de personnes sociables au service de leur famille et de leur pays. « Vous devez en outre cultiver le bien, le vrai et le juste car ce sont les poutres sans lesquelles toute œuvre humaine s’effondre indubitablement ».

Dans le livre d’or, le parrain a écrit ceci : « Oh vent, suspends ton vol ! Et quand tu auras rejoint mon ami, mon frère, tu lui feras savoir que sa mémoire restera à jamais dans les générations sindoulaises, à jamais. Merci ».

Golleau Isidore TRAORERetour ligne automatique
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