Insécurité au Burkina : L’Union européenne met en œuvre le projet SECUCOM II pour prévenir l’extrémisme violent

Publié le vendredi 21 mai 2021 à 22h14min

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Insécurité au Burkina : L’Union européenne met en œuvre le projet SECUCOM II pour prévenir l’extrémisme violent

Le projet « Coproduction de la sécurité et prévention concertée de l’extrémisme violent dans les zones frontalières du Burkina Faso (SECUCOM/UE II) » est entièrement financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la Fondation Hanns Seidel, en collaboration avec le Laboratoire Citoyenneté. Il vise à contribuer à la promotion d’un environnement sécuritaire stable et inclusif et à la prévention de l’extrémisme violent dans les régions frontalières du pays. Le lancement des activités rentrant dans le cadre de la mise en œuvre dudit projet a eu lieu ce vendredi 21 mai 2021 à Banfora, dans la région des Cascades.

C’est la ministre déléguée, chargée de la Décentralisation, Madiara Sagnon/Tou, qui a présidé la cérémonie de lancement du projet « Coproduction de la sécurité, prévention concertée de l’extrémisme violent dans les communes frontalières du Burkina Faso, SECUCOM/UE II ».

La cérémonie a connu également la présence des autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses de la région des Cascades. Les grandes articulations de cette célébration ont porté sur des allocutions, des communications et des prestations d’artistes. Les communications qui ont été l’élément essentiel de cette rencontre ont porté sur la situation sécuritaire de la région des Cascades, la présentation de la mise en œuvre de la police de proximité et la présentation combinée des deux projets SECUCOM I et II.

Les participants à la cérémonie de lancement du projet SECUCOM II

D’un coût estimé à 1 699 998,01 Euro (soit plus d’un milliard cent millions de FCFA), le projet SECUCOM II est mis en œuvre sur la période de décembre 2020 à mai 2022. Il cible six régions du Burkina Faso, comprenant 42 communes rurales et urbaines géographiquement frontalières avec le Mali, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Il s’agit des régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins, des Cascades, du Sud-Ouest, du Centre-Ouest et du Centre-Sud. Ce projet vise ainsi à amener les populations et les autorités locales à prendre conscience de leurs rôles et responsabilités dans la gestion de la sécurité locale et à faire accepter et soutenir les rôles des communes dans la gestion de la sécurité locale.

Selon la ministre Madiara Sagnon, avec la mise en œuvre de ce projet, les communes seront désormais capables de diagnostiquer leur situation sécuritaire, de l’analyser et de planifier les solutions à même de ramener plus de quiétude, de paix, d’épanouissement et de développement au Burkina Faso. « Ce projet va permettre de former et d’encadrer les initiatives de sécurité et les populations à la base pour la prévention et la lutte contre l’insécurité. Cette deuxième phase que nous venons de lancer s’adresse aux populations à la base afin de leur permettre d’acquérir le nécessaire, les stratégies et techniques de prévention et de lutte contre l’insécurité », s’est réjouie la ministre Madiara Sagnon.

Un « projet majeur » pour l’édification d’une société de paix et de sécurité renforcées

La ministre déléguée, chargée de la Décentralisation, Madiara Sagnon/Tou

Le Burkina Faso est engagé, depuis quelques années déjà, dans la lutte contre l’insécurité qui mine la vie des populations dans plusieurs localités. Cela se traduit par les mesures successives qui tentent de juguler ce fléau aux sources multiformes et souvent endogènes. Selon la ministre déléguée en charge de la Décentralisation, de toutes celles qui ont été mises en œuvre, la mieux adaptée au contexte du Burkina Faso est la stratégie de la police de proximité qui place les populations au cœur du dispositif sécuritaire avec une relation souhaitée, forte et permanente avec les forces de défense et de sécurité.

« Qui mieux que nous-mêmes est capable d’assurer notre sécurité ? Qui mieux que nous-mêmes connait nos communautés, ses composantes et ses menaces ? », s’interroge-t-elle. Elle estime cependant que pour relever les défis liés à cette sécurité, il faut l’union sacrée des fils et filles du pays. Et cette union, dit-elle, appelle à ce que chacun joue sa partition.

C’est face à cette situation qui suscite un élan de solidarité que l’Union européenne a décidé de soutenir les initiatives de renforcement des capacités nationales de lutte contre l’insécurité. Lesquelles initiatives qui placent les communautés au centre des dispositifs de production de la sécurité et du renforcement de la cohésion sociale. Ainsi la Fondation Hanns Seidel/Afrique de l’Ouest (FHS/OA) Bureau du Burkina Faso bénéficie de l’Union européenne, un financement pour la mise en œuvre de ces deux projets : « Société civile, participation communautaire et coproduction de la sécurité », (qui est mis en œuvre au Burkina Faso et au Bénin sur la période de 2019 à 2022.

Exécuté en collaboration avec le Laboratoire Citoyenneté) et « Coproduction de la sécurité, prévention concertée de l’extrémisme violent dans les communes frontalières Sud du Burkina Faso », (mis en œuvre sur la période de 2020 à 2022 dont le lancement vient d’être fait).

La photo de famille à l’issue de la cérémonie de lancement du projet SECUCOM II

Ces projets visent à donner aux populations des communes et leurs leaders, les capacités de prendre une part active à la coproduction de la sécurité, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité. « Les dozo dont la contribution à la lutte contre l’insécurité est connue et appréciée, sont une cible des actions de ces deux projets dans le cadre des coordinations communales de sécurité dont ils sont membres », a laissé entendre Madiara Sagnon.

A l’en croire, le lancement de ce nouveau projet SECUCOM/UE se fera à travers quatre ateliers dont le but est de doter chacune des communes cibles, d’un plan local de sécurité conçu par des acteurs locaux qui s’engagent pour leur propre sécurité et celle de toute la communauté. Cette série de quatre ateliers, dit-elle, va donner à chacune des communes l’outil principal de lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes.

Elle a saisi cette opportunité pour saluer le travail déjà abattu par la Fondation Hanns Seidel, le Laboratoire Citoyenneté et leur partenaire financier, l’Union européenne, en matière de formation des membres des coordinations communales de sécurité de douze communes dans quatre régions du pays, au concept de la police de proximité et la formation des maires et leurs adjoints sur leurs pouvoirs de police pour la gestion de la sécurité dans la commune. La mise en œuvre de ce projet, selon elle, est une grande contribution à la consolidation de la résilience des collectivités territoriales face à l’insécurité à travers le rapprochement et la collaboration entre les populations et les structures des forces de défense et de sécurité.

Faire de la lutte contre l’insécurité son cheval de bataille

L’ambassadeur de l’Union européenne, Wolfram Vetter

L’Union européenne, représentée à cette cérémonie par son ambassadeur au Burkina Faso, Wolfram Vetter, a décidé ainsi de faire de la lutte contre l’insécurité son cheval de bataille. Ce dernier a tenu a exprimé l’engagement de l’Union européenne aux côtés du peuple burkinabè dans cette lutte contre l’insécurité. Selon lui, le Burkina Faso peut gagner cette lutte si tout le monde y participe.

« Il faut la contribution de tout le monde à savoir les forces de défense et de sécurité, les collectivités territoriales, la société civile, les leaders religieux et coutumiers, etc. pour gagner cette lutte. C’est pourquoi, nous intervenons avec la Fondation Hanns Seidel, que nous finançons, pour soutenir et établir une police de proximité qui implique tout le monde. Nous sommes heureux de la mise en œuvre de ce projet qui a fait ses preuves sur le terrain », a souligné Wolfram Vetter, l’ambassadeur de l’Union européenne au Burkina Faso.

Le représentant régional de l’Afrique de l’Ouest et le Sahel de la Fondation Hanns Seidel, Dr Klaus Grut Jen

Le représentant régional de l’Afrique de l’Ouest et le Sahel de la Fondation Hanns Seidel, Dr Klaus Grut Jen, a rappelé que ce projet a plusieurs « pères et mères ». Il a d’abord salué l’Union européenne pour avoir mis le dispositif en place qui a permis à la Fondation de postuler afin de pouvoir mettre en œuvre ce projet. Il a précisé par la suite que cette deuxième phase du projet est une initiative personnelle de l’ambassadeur Wolfram Vetter qui a jugé nécessaire de mettre en œuvre cette deuxième phase. Ainsi, l’élaboration du concept de projet a été faite par l’équipe de la Fondation Hanns Seidel. Dr Klaus Grut Jen a par ailleurs indiqué que plusieurs activités de formations et de sensibilisations seront menées à l’endroit des populations dans le cadre du projet, pour un changement de comportements.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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