La coordination des élèves à propos de la crise à Niangoloko : « la balle est dans le camp de l’autorité »

Publié le lundi 23 février 2015 à 17h03min

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La coordination des élèves à propos de la crise à Niangoloko : « la balle est dans le camp de l’autorité »

La coordination des élèves et étudiants burkinabè (CEEB) a animé une conférence de presse ce lundi 23 février 2015 à Ouagadougou sur les évènements qui se sont déroulés à Niangoloko et qui se sont soldés par l’arrestation et la détention de 5 élèves du lycée Santa. Patrice Zoehinga, président de ladite coordination et de l’UGEB (Union générale des étudiants du Burkina) entend avec ses camarades faire bouger les lignes pour la satisfaction de leurs différents points de revendications.

La crise qui a secoué le milieu scolaire de la commune urbaine de Niangoloko dans la Comoé est loin d’être résolue. Débuté au lycée municipal de Niangoloko qui reçut le soutien des élèves du lycée Santa, le mouvement de protestation contre le manque d’enseignant notamment en français en éducation physique et sportive au lycée municipal, se termine par l’exclusion temporaire de deux élèves puis celle définitive de trois élèves du lycée Santa. Deux mois plus tard soit exactement, le 2 février 2015, une grève est organisée par l’association des scolaires de la Comoé (ASC) malgré son interdiction. Les forces de l’ordre sont déployées sur les lieux. Tout dégénère. Le véhicule du proviseur du lycée Santa sera saccagé à son domicile et cinq élèves du lycée Santa sont arrêtés et emprisonnés à la MACB (Maison d’arrêt et de correction de Banfora) en attendant leur procès qui est prévu mardi 24 février. Face cette situation, la Coordination des élèves et étudiants burkinabè interpelle les autorités sur l’urgence de trouver une solution rapide. C’était lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 23 février 2015 à sa base.

Quatre points de revendication

Pour Patrice Zoehinga, président de la CEEB, il est temps que les autorités satisfassent les revendications qu’ils avaient soumis aux responsables du ministère des enseignements secondaire et supérieur lors de discussions tenues le 13 février. Il s’agit de la libération sans condition et sans délai des élèves détenus à la MACB, l’annulation des sanctions prises contre les cinq élèves, la levée de la suspension de l’ASC/Niangoloko et l’adoption de franchises et libertés scolaires. Pour M. Zoehinga, un autre point essentiel a servi de leitmotiv au cours de la conférence de presse. Il s’agit de l’abrogation des textes, qu’il qualifie de « liberticides », qui ont servi de base pour la sanction des étudiants à Niangoloko (arrêté 2014/369/MESS du 29 septembre 2014) et du décret 2012-646 du 24 juillet 2012 qui a été appliqué pour sanctionner les étudiants de l’université de Koudougou en Octobre 2012.

« La thèse de la manipulation ne tient pas la route »

Lassané Ouédraogo, le professeur de Français du lycée municipal de Niangoloko, indexé dès le début de la crise pour être le principal instigateur des perturbations constatées, est-il réellement coupable ? Pour sûr, Patrice Zoehinga croit que « la thèse de la manipulation ne tient pas la route ». L’ASC existe à Niangoloko depuis 1999, et « s’il y a manipulation c’est que ce sont les problèmes qui manipulent les élèves » affirme le président de la CEEB. Les questions de formation posées par les élèves soucieux de leur avenir sont justes et légitimes et « la répression qui s’abat à Niangoloko peut s’abattre sur d’autres élèves dans d’autres localités ». La CEEB n’entend pas se laisser débiliter par le mutisme des autorités et elle informe l’opinion qu’elle « entreprendra toutes les actions nécessaires » pour la résolution de leurs revendications. A présent « la balle est dans camp de l’autorité », soutient-elle.
En attendant une sortie heureuse de la situation, rappelons qu’avec le soutien du MBDHP (Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples), des avocats assureront la défense des cinq élèves durant le procès qui devrait avoir lieu demain 24 février 2015.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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